En
voici une application
sur le "Break de chasse" CIJ, Réf.
3.53, de 1960. Ce modèle représente le break dérivé
de la Renault Frégate, présenté ici avec des décors
en bois du style dit "woodie", alors en vogue aux Etats-Unis.
Cette version, diffèrente des versions "Domaine" et "Manoir"
produites par Renault, a été imaginée par CIJ.
C'est certainement pour cela que le plancher ne comporte que la mention
"Break de chasse", à l'exclusion de "Renault".
Il est équipé du premier modèle de suspension CIJ
par bracelets caoutchouc fragiles. |
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Photo
1. Non, ce n'est pas une version rare du très répandu
Renault Fainéant de CIJ ! La cabine est bien celle de ce camion.
Mais le plateau (toupie) est issue d'un camion toupie à béton,
produit bien plus tard par Majorette. Ces deux parties ont été
découpés pour permettre leur assemblage par un boulon de
3 mm, visible sur la photo 3.
Toutes les jantes ont été remplacées. A l'avant,
par des jantes concaves Dinky. A l'arrière, par des jantes doubles,
copies de celles du semi-remorque Berliet "Kronenbourg" de JRD.
Ceci a permis la monte de 10 pneus neufs identiques: ceux du Simca Cargo
de Dinky Toys.
Photo 2. C'est l'essieu avant, situé
sous la cabine. Le plancher original a été remplacé
par un nouveau plancher, également en tôle mais façonné
pour permetrre le débattement vertical de l'essieu vers le haut,
sur 5 mm. Le guidage est assuré par des pattes repliées
et fendues. Le ressort à boudin s'appuie, en bas, directement sur
l'essieu et, en haut, sur une console façonnée en tôle;
formant guide et fixée sur le plancher par une vis.
Photo 3. C'est le double essieu arrière
jumellé, après dépose de la butée basse de
suspension pour la photo. On aperçoit les ressorts à boudin
de chaque essieu. Un petit couvercle en tôle, vissé, ici
enlevé pour la photo, arrête la course le bas.
Photo 4. Les 2 longerons d'origine du chassis ont été
découpés et remplacés par un U façonné
en tôle. Des fentes verticales ont été pratiquées
pour permettre le déplacement des essieux de 5 mm vers le haut.
En résumé
Vers 1960 il se produit une évolution
notable des jouets Dinky Toys et autres. Progressivement, tous les fabricants
introduisent sur leurs modèles des vitrages, des aménagements
intérieurs, des suspensions, voire des directions qui sont autant
d'améliorations.
Pour les fabricants qui sont en situation
de concurrence, il est impossible d'échapper à cette évolution.
Ce serait se priver des enfants qui veulent toujours posséder le
dernier modèle, à condition qu'il leur soit offert par leurs
parents…
Cela devient donc un argument de vente qu'on voit mentionné sur
les boites d'emballage et même le plancher de certains modèles.
La suspension a principalement été appliquée
sur les voitures des divers fabricants mais très rarement sur les
camions et autocars. On ne sait pas pourquoi.
Les vitrages et les aménagements intérieurs
apportent plus de réalisme et constituent une évolution
vers la maquette qui intéresse davantage les adultes.
Les directions entraineront une complication
sur la suspension avant qui sera moins efficace. Ce perfectionnement ne
convaincra pas et sera abandonné.
Au contraire, les suspensions jouent sur la dynamique du jouet. Le jeu
est enrichi: l'enfant peut sentir la suspension simplement en appuyant
sur le jouet ou mieux en le faisant rouler sur une surface irrégulière..
Ce sera une vraie amélioration.
Cachée entre le plancher et les aménagements intérieurs,
la suspension offre aux fabricants toute latitude pour élaborer
les systèmes de leur choix.
Les premières suspensions ont été réalisées
en 1957 par CIJ avec un simple bracelet de caoutchouc. Très économiques
mais fragiles et fonctionnant mal, elles furent rapidement remplacées
par des ressorts à lame plate, simples et robustes. Adopté
par tous les fabricants, ce type devint universel, sur une longue durée.
On le retrouve encore, simplifié, sur des modèles tardifs,
réalisés le moins cher possible afin de soutenir la concurrence
des pays à faible coût de fabrication.
La suspension en corde à piano est une variante encore plus
simple mais,rare, qui fonctionne tout aussi bien. On ne la trouve que
chez JRD, un petit constructeur associé à CIJ qui disparaitra
rapidement.
Les ressorts à boudin, constituent
une solution plus "mécanique" mais plus onéreuse
que les simples lames. Ils ont été développés
par Solido, notamment sur les quelques rares camions et autocars ainsi
équipés. La marque anglaise Spot-on a porté ce genre
à la perfection.
Discrète, fonctionnelle et très souple, la
suspension par ressorts en épingle a toutes les qualités.
On ne la trouve cependant que rarement, sur les camions et semi-remorques
de Solido et de Dinky Toys France.
Enfin, le collectionneur-restaurateur un peu averti et outillé,
pourra restaurer une vieille suspension, devenue inopérante, ou
la créer sur un modèle qu'il aime particulièrement,
y introduisant ainsi le perfectionnement qui lui manque.
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